Plainte contre Paul Biya : Léon Theiller Onana met le RDPC en difficulté

Le jeudi 24 avril 2025, au Tribunal de Première Instance de Yaoundé – Centre administratif, l’élu municipal de Monatélé, Léon Theiller Onana, a remporté une première manche face à son propre parti, le RDPC.

Avril 30, 2025 - 14:42
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Plainte contre Paul Biya : Léon Theiller Onana met le RDPC en difficulté
Léon Theiller Onana, conseiller municipal RDPC, Commune de Monatélé

Ce jour-là, l’audience qui devait permettre un débat de fond a rapidement basculé. Le président du tribunal, Georges Théophile Timba, n’a pas pu obliger le plaignant à plaider ses arguments sans une pièce jugée essentielle : la preuve que le Secrétaire général du Comité central du RDPC est habilité, par les textes, à représenter le parti en justice au nom du président national, Paul Biya.

À la barre, l’avocat de Léon Theiller, Me Gueyo Kamga Guy Léonard, a posé une question simple mais lourde de conséquences :

« Qui vous a mandatés pour défendre le RDPC ? »

La réponse du collectif d’avocats du parti est tombée, sans détour :

« C’est le Secrétaire général du Comité central qui nous a donné mandat. »

Un aveu qui a ouvert une brèche. Me Gueyo a immédiatement exigé la preuve écrite dans les statuts du RDPC autorisant ce dernier à mandater des avocats au nom du président national. En vain. Pendant plus de deux heures, les avocats du RDPC n’ont pas été en mesure de produire le moindre texte en ce sens.

Et pour cause : dans les partis politiques, la représentation légale incombe au président élu, en l’occurrence Paul Biya. Le Secrétaire général, nommé par ce dernier, n’a pas la qualité juridique pour engager le parti devant les juridictions.

Un procès aux allures de règlement de comptes internes

Ce qui ne devait être qu’une formalité s’est transformé en véritable camouflet pour le RDPC. L’audience a mis en lumière une confusion, voire une crise interne sur les rôles et responsabilités au sein du parti majoritaire.

Pour Léon Theiller Onana, cette affaire dépasse le cadre personnel. Elle questionne l’autorité réelle, la légalité des décisions prises en son nom, et surtout, les fameux mandats souvent couverts de « hautes instructions » non vérifiables.

Le rendez-vous est désormais fixé au 8 mai prochain pour la suite des débats. En attendant, Issa Abdouraman, coordonnateur de l’équipe communication du jeune élu, appelle les citoyens à se mobiliser : « Que le peuple vienne nombreux assister à la suite de cette affaire. Ce procès est aussi le leur. »