RCA : Mahasakthi et Afriland injectent 1,2 milliard de dollars dans l’agriculture
Deux projets agricoles majeurs, soutenus par Mahasakthi et Afriland First Holding, pourraient faire basculer l’avenir de la jeunesse centrafricaine. Plus de 90 000 emplois sont en ligne de mire.

La République centrafricaine amorce un tournant décisif pour son développement économique, en particulier pour sa jeunesse. Le 15 avril 2025, à Bangui, le gouvernement centrafricain, le groupe indien Mahasakthi et le conglomérat panafricain Afriland First Holding ont annoncé le lancement de deux mégaprojets agro-industriels. Montant total de l’investissement : plus de 1,2 milliard de dollars. L’objectif est clair : faire de l’agriculture un levier d’emplois massifs pour les jeunes et de développement pour les zones rurales.
Le premier projet concerne la culture du manioc sur une surface de 10 000 hectares. Il prévoit la création de 30 000 emplois directs, dont 5 000 au sein même de Mahasakthi et 25 000 à travers un partenariat avec des petits planteurs locaux. Une centrale biomasse issue du manioc, qui générera 200 emplois supplémentaires, renforcera l’autonomie énergétique du projet.
Le second projet, plus ambitieux encore, porte sur la culture de la canne à sucre sur 20 000 hectares. Il vise la création de 60 000 emplois, répartis entre 10 000 travailleurs recrutés directement par Mahasakthi, 50 000 petits planteurs partenaires, et 2 000 postes dans l'usine de production de sucre et d’éthanol ainsi que dans une centrale électrique dédiée.
Une stratégie inclusive centrée sur l’entrepreneuriat rural
Mais ces projets ne s’arrêtent pas à la simple création d’emplois agricoles. Ils intègrent une dimension financière innovante, avec la mise en place d’une microbanque dédiée aux jeunes planteurs. Ce dispositif offrira des crédits adaptés pour lancer ou développer une activité agricole, acheter du matériel ou diversifier les cultures. Il s’agit là d’un appui structurant pour autonomiser durablement les jeunes en milieu rural.
Un pari sur l’avenir
Ces investissements massifs incarnent un tournant stratégique. Ils traduisent une volonté politique de structurer l’action économique autour des besoins de la jeunesse. Mais pour que la promesse d’un avenir meilleur devienne réalité, il faudra garantir la transparence dans la mise en œuvre, la formation continue des jeunes bénéficiaires, et un accompagnement rigoureux des différents acteurs impliqués.
S’il est mené à bien, ce double projet pourrait bien devenir un modèle de partenariat public-privé pour l’Afrique centrale, combinant investissement étranger, développement local et inclusion de la jeunesse.