Vers une République sociale et équitable : plaidoyer pour l’inscription des droits économiques et sociaux au cœur du pacte républicain
Dans une tribune vibrante et profondément ancrée dans les réalités territoriales du Cameroun, Bienvenue Atchinale, jeune leader associatif et Coordonnateur national de Solidarité Jeunes (SOLIJ), lance un appel fort en faveur d’un renouveau du projet républicain camerounais. Pour lui, la survie même de la République passe par l’inscription effective des droits de deuxième génération dans les fondements de l’État.

Natif du Septentrion, une région riche mais structurellement marginalisée, Atchinale dresse un constat implacable : l’unité républicaine proclamée ne résiste pas à l’épreuve de l’inégalité territoriale. Dans les régions septentrionales du Cameroun, les retards en matière d’accès à l’eau potable, à l’électricité, à Internet, à l’éducation de qualité ou encore à la santé spécialisée ne relèvent pas de la fiction mais d’un vécu quotidien. Ces carences sont les symptômes d’un déséquilibre historique que les politiques publiques n’ont pas su corriger.
S’appuyant sur les données récentes de la Banque mondiale, il souligne une situation économique alarmante : un recul de la richesse par habitant de 11 % entre 1995 et 2020, une stagnation du capital humain, et une pauvreté extrême qui touche désormais près de 7 millions de Camerounais, principalement concentrés dans le Grand Nord. Derrière ces chiffres se cachent des vies brisées, des trajectoires compromises et des territoires entiers relégués aux marges de la République.
Mais au-delà du constat, l’auteur appelle à un véritable projet républicain refondé sur l’équité territoriale, la justice sociale et l’émancipation économique. Pour lui, les droits civils et politiques, les droits de première génération, ont certes ouvert la voie à la citoyenneté formelle, mais ils sont insuffisants pour garantir une citoyenneté réelle. Ce sont désormais les droits à l’éducation, à un emploi décent, à la formation professionnelle, à la protection sociale et à la participation culturelle qui doivent devenir le socle d’une République inclusive.
Atchinale formule une proposition claire : une réforme constitutionnelle pour inscrire explicitement ces droits dans les textes fondamentaux du pays, avec une traduction concrète dans les priorités budgétaires et les politiques publiques. Il ne s’agit plus de considérer les droits sociaux comme des promesses à honorer "plus tard", mais de les traiter comme des droits exigibles, adossés à des objectifs chiffrés, évaluables, adaptés aux réalités locales.
Ce plaidoyer est aussi un appel à la jeunesse. Celle qui vit la précarité, le chômage, l’exil intérieur ou l’exode international. L’auteur croit en une génération capable de porter un nouveau souffle républicain, plus juste, plus solidaire, plus audacieux. Une génération qui n’oppose pas les devoirs aux droits, mais qui exige que ses droits soient reconnus, garantis et mis en œuvre.
À travers ce texte, le Mouvement Solidarité Jeunes (SOLIJ) se positionne comme une force motrice du changement, prête à fédérer toutes les énergies citoyennes autour d’un projet de société plus humain et plus équilibré. Dans un pays où les fractures sociales, territoriales et générationnelles menacent la cohésion nationale, ce plaidoyer s’inscrit comme une boussole morale et politique.
Car oui, une République ne peut se contenter de garantir le droit de vote ou la liberté d’opinion si elle laisse ses enfants sans espoir, sans éducation, sans travail et sans avenir. Le véritable ciment national, celui qui unit au-delà des discours, c’est la dignité partagée. Et cette dignité passe par l’accès équitable aux droits de deuxième génération.